Quand je file au couchant, j’entends dans le silence
Sous un ciel dénudé, un sanglot étouffé,
       Chevauchant ma douleur, sans pudeur échappé,      
Sur ces murs érigés cloisonnés par l’absence.

Quand ce jour, la lumière déserte ma vie
Sous mes yeux inclinés une larme s’élève
Vois-tu cette perle, qui glisse sur ma lèvre,
 Créant des diamants sur la larme qui luit.

Tendre amitié, quand tu me dis au revoir
La porte se ferme dans l’auberge du cœur
Sur la rive déserte au seuil de ma douleur
Comme un cristal brisé, tel le bris d’un miroir.

Je suis là gisant, telle une dune allongée
Attendant le sommeil au vent de l’éphémère
 Rêvant de ce rivage, aux désirs de naguère
À ma source venue sur mon ruisseau courbé.

Un manteau de neige se fige alors sur mon corps
De mes bras repliés, je cueille la chaleur
Sur un linceul drapé enrobé de couleurs
Blottie sur mon coussin, aux lueurs de l’aurore ...